dimanche 18 septembre 2011

Mind your own business !

Je déteste qu'on lise par dessus-mon épaule le bouquin que j'ai dans les mains, ça me gêne. J'ai déjà essayé de me contrôler, promis! Tout ce que je parviens à faire c'est détourner ma page avec un soupir ennuyé. Je vis ça comme une intrusion dans mon espace personnel, dans la bulle d'intimité qui s'est créée avec MON histoire. Et qu'importe que je sois chez moi, sur un banc ou dans le métro.
Mais bien plus intrusif, il y a le regard curieux qui lorgne lorsqu'on écrit. Rien de plus paralysant. Envolée la liberté d'aligner les mots, les déplacer, les réarranger, les effacer. Je me souviens de ce prof à la fac qui faisait le tour de l'amphi pendant les exams et regardait avidement ce qu'on écrivait. Son air réjoui et le "c'est pas facile, hein?" m'avaient donné envie de lui lancer ma copie à la figure et de lui proposer dans des termes fleuris de plutôt faire passer des oraux et de se mettre son sujet dans un endroit que la décence ne me permet pas de citer ici.
Ecrire, c'est se laisser le temps de la réflexion, ordonner, organiser sa pensée, choisir ses expressions, donner des inflexions ironiques ou amères. Difficile avec l’œil de Sauron rivé à son stylo.
Je pense que ça explique pourquoi, lorsque j'écris, je passe mon temps à regarder autour de moi, me retourner pour vérifier que personne n'épie mon écran ou ma feuille.
Mais sans doute suis-je un peu sauvage. Ou paranoïaque.


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