lundi 2 avril 2012

May I introduce you

Il est admis par le plus grand nombre... Non.

Depuis la nuit des temps... Non plus.

Depuis que le monde est monde... Toujours pas.

Et voilà, passé toutes ces années je ne sais toujours pas faire une introduction convenable. L'entrée en matière me pose toujours soucis. Je donne l'impression de ne pas savoir où je veux en venir. Alors qu'honnêtement quand j'écris, je sais parfaitement où je vais, merci bien! Je ne comprends pas qu'il faille faire des circonvolutions stylistiques avant d'arriver au coeur du sujet, de ce qui nous préoccupe vraiment et nous fait prendre la plume ou le clavier. "Amenez le sujet" nous enjoint-on depuis l'époque non bénie et acnéique du collège. Et plus on tartine mieux c'est (1/3 de la longueur des devoirs en droit théoriquement soit 2 pages en général). Non, moi quand j'ai quelque chose à dire, je le dis, je ne passe pas par le temps qu'il fait, qu'il a fait, qu'il fera. On s'en tape qu'avant Juliette, Roméo n'ait eu d'yeux que pour Rosaline. C'est comme les biscuits apéritifs, ça me fait chier et ça me coupe l'appétit. Soyons francs, on est pas venu pour ça.

Par contre, parler du sujet, écrire au kilomètre, en rajouter, étayer, illustrer avec des contre-exemples, des arguments, donner du sens, construire, je suis d'accord. J'aime donner vie aux mots ou, plus honnêtement, que les mots donnent vie à mes idées et les portent.

Quant à la conclusion, j'aime ça mais elle me demande souvent des efforts. Je voudrais finir sur une bonne note, en beauté, emporter l'adhésion finale du lecteur sur la photo finish. J'ai toujours l'impression de rester sur ma faim et que je pourrais aller plus loin et me faire un ami complice de ce lecteur inconnu.
Il n'est sans doute pas anodin que systématiquement pendant mes merveilleuses et éclairantes études de droit(1) j'ai eu envie de conclure chaque dissertation/commentaire d'arrêt/d'article d'un efficace et pontifiant "Et puis voilà quoi". Je regrette de n'avoir pas osé. Et sans fausse modestie, cela n'aurait sans doute pas beaucoup modifié l'opinion de mes professeurs à mon endroit.


(1) Etudier à ce propos l'expression "j'ai fait du droit et c'est ma joie".

2 commentaires:

  1. on l'écrirait pas à deux ce foutu roman qui dort dans mon ordi?

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  2. Sais-tu que je songe sérieusement à écrire un roman ces temps-ci? Si en plus c'est une collaboration avec toi ce serait merveilleux!

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