mercredi 14 décembre 2011

At this moment

Depuis 20 ans (et 9 ans après la sortie de "Bowling for Colombine"), à intervalles plus ou moins réguliers des fusillades meurtrières éclatent dans les écoles, fac, lieux publics un peu partout dans le monde. Nous en avons encore eu des exemples ces derniers jours en Belgique et en Italie.

Ces nouvelles me laissent toujours un vieux goût de bile au fond de la gorge et un malaise persistant. Je pense évidement aux personnes blessées ou tuées, aux conséquences pour tous ceux touchés par ces drames. Je sais que ça ne change rien pour eux, pour personne, néanmoins je pense à eux que je ne connais pas mais dont la détresse ou l'inquiétude pour un proche me touche.

Au-delà de ce ressenti, je me demande ce qui se passe avant. Pas la semaine ou les années précédentes ni même les quelques heures avant. Juste l'instant précédent la violence, les grenades, les coups de feu. Que se passe-t-il avant que le déchainement de toute cette haine désespérée?
Il arrive sur la place. Des passants se rendent sur le marché de Noël, des personnes âgées reviennent de courses, des étudiants sortent soulagés ou découragés d'un examen, des pères de famille vont retrouver leur femme et leur enfant. C'est bientôt Noël, l'ambiance est un peu plus légère malgré la morosité. Je les imagine. Ils sont tout le monde et n'importe qui. Ils peuvent être ma famille, mes amis, des personnes que je connais, que je cotoie, que j'apprécie ou non. Ca n'a pas d'importance. Aucun ne se doute que dans quelques instants tout va basculer dans l'horreur et la peur. Ils sont encore insouciants, préoccupés, pressés.
Il les croise, les regarde, il vit au sein de cette communauté, parmi ces personnes. Il voit leur visage,certains lui sont familiers, il entend leurs rires, leurs cris, les blagues et les exclamations, les chants de Noël qui tournent en boucle dans les hauts parleurs sur la place. A quoi pense-t-il? Il choisit un endroit surélevé pour avoir un angle bien dégagé et une vision claire. Le temps est encore suspendu. Tout est normal pour eux pour encore quelques secondes. Il sort les grenades et le fusil. Il les met en joue. Il tire.

J'ai lu quelque part que c'était pire parce que nous étions en période de fêtes. C'est ridicule. Ces massacres seraient moins graves en plein mois de juillet ou au mois de mars (période creuse comme chacun sait)?

Désolée ce n'est pas le festival à la gaudriole et à la poilade aujourd'hui. Bien sûr "always look on the bright side of life", sauf qu'y a des fois, ça passe pas bien.
Comme mon jean taille 38 après les fêtes.



Allez, bisous les loulous

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